Abcès anal
Un abcès anal est une cavité remplie de pus située à proximité de l’anus. Il se traduit par l’apparition d’une tuméfaction inflammatoire, douloureuse, parfoisavec de la fièvre. Le point de départ est en général une infection d’une glande du canal anal. L’infection diffuse ensuite vers l’extérieur à travers l’appareil sphinctérien (les muscles qui assurent la continence), ce qui constitue une fistule anale. L’infection de ces glandes peut se produire chez n’importe qui, sans raison particulière. Elle n’est en rien un signe de défaut d’hygiène.
Le but est d’évacuer rapidement le pus sous tension pour, à la fois, soulager la douleur et éviter la diffusion de l’infection. Le recours à des antibiotiques n’est pas suffisant pour guérir un abcès.
Le geste est réalisé sous anesthésie générale ou logo-régionale. Il faut ouvrir largement la poche de l’abcès. La plaie opératoire est laissée volontairement ouverte pour obtenir un drainage efficace. Si la cause de l’abcès (fistule anale) est retrouvée, elle peut être traitée pendant le même temps opératoire.
Des soins locaux sont nécessaires et vont dépendre de la profondeur de la cavité. Au minimum, il s’agit d’effectuer une toilette locale soigneuse après chaque selle. Le savon habituel est généralement suffisant à condition de bien rincer et bien sécher ensuite. Dans des situations plus délicates, des soins locaux à type de méchage peuvent s’avérer nécessaires. Votre chirurgien vous prescrira alors le recours à des soins infirmiers.
La cicatrisation prend généralement 4 à 6 semaines. La gêne locale, parfois les douleurs et surtout les modalités très différentes des soins locaux vont nécessiter un arrêt de travail qui varie de quelques jours à plus d’un mois.
Il existe un risque minime de pertes hémorragiques immédiates ou retardées. La présence de suintements locaux ou de saignements minimes est habituelle tant que la cicatrisation n’est pas totalement obtenue.
Une rétention urinaire (impossibilité de vider la vessie) peut se produire par réflexe, comme après toute intervention sur l’anus. Elle peut nécessiter la mise en place temporaire d’une sonde urinaire.
Le risque principal est la récidive de l’abcès, si la cause de celui-ci n’a pas été traitée ou si elle n’a pas été trouvée.
Le drainage simple d’un abcès n’expose pas à un risque d’incontinence. Mais si l’abcès est très volumineux et que la destruction des tissus intéresse les muscles de la continence (les sphincters), celle-ci peut s’avérer défaillante à distance. Il est donc important d’opérer suffisamment tôt pour éviter cette situation.