Chirurgie de l'estomac
Pourquoi une intervention sur votre Estomac ?
L’estomac est la partie initiale du tube digestif après l’œsophage. Il s’agit d’une poche qui reçoit les aliments au cours du repas et où commence la digestion.
L’intervention a pour objectif de retirer la totalité de la lésion (sténose, ulcère, tumeur bénigne ou maligne), et parfois d’une bande de tissu entourant la lésion, ainsi que les ganglions lymphatiques situés à proximité de l’estomac.
Le Cancer de l’Estomac
Le cancer de l’estomac est une tumeur maligne se développant initialement dans la muqueuse (couche superficielle de la paroi de l’estomac), puis il envahit progressivement les différentes couches de la paroi de l’estomac. Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher de la tumeur maligne initiale et emprunter :
- les vaisseaux lymphatiques et envahir les ganglions lymphatiques
- les vaisseaux sanguins et envahir d’autres organes comme le foie, les poumons, les os et former des métastases
Il est proposé́ un traitement chirurgical du cancer de l’estomac (gastrectomie) en fonction du stade de la tumeur, parfois associé à un traitement pré ou post-opératoire avec de la chimiothérapie ou de la radiothérapie.
Comment se déroule l’opération ?
Une check-list obligatoire, réalisée immédiatement avant l’intervention, participe à votre sécurité. En particulier lors de cette check-list sont vérifiées votre identité et votre installation sur la table d’opération.
La gastrectomie se fait par une seule voie d’abord : abdominale. La voie d’abord abdominale peut se faire par ouverture de la cavité abdominale (laparotomie) ou par vidéo chirurgie nécessitant des petites incisions sur l’abdomen (cœlioscopie).
Elle permet de retirer en fonction de la maladie soit la totalité, soit une partie de l’estomac, ainsi que les ganglions lymphatiques (curage ganglionnaire abdominal) autour de l’estomac, puis de rétablir la continuité digestive en remontant l’intestin grêle et en le connectant à la partie restante de l’estomac (anastomose gastrojéjunale) ou à l’œsophage (anastomose oeso-jéjunale).
Suites habituelles
Après l’intervention, la surveillance médicale peut s’effectuer initialement dans un service de soins intensifs ou de réanimation, permettant de contrôler 24h/24 les fonctions cardiaque, respiratoire et rénale.
Des douleurs peuvent apparaitre au niveau de la zone opérée et notamment au niveau du thorax. Une péridurale est souvent mise en place le jour de l’intervention pour diminuer les douleurs. Des médicaments contre la douleur sont également administrés.
Des drains sont posés à travers la paroi de l’abdomen pendant l’intervention, permettant d’évacuer les liquides accumulés autour de la zone opérée. Une sonde naso-gastrique peut être laissée en place pendant les premiers jours post opératoires. L’alimentation orale sera reprise progressivement après ablation cette sonde, en régime fractionné initialement. Des compléments alimentaires peuvent être prescrits pour optimiser la nutrition.
Risques pendant l’opération
- Blessure des organes de voisinage
- Hémorragie : pouvant nécessiter une transfusion pendant l’opération.
Risques après l’intervention
- Fistules anastomotiques : il s’agit d’un défaut de cicatrisation au niveau de la suture entre l’estomac et l’intestin grêle. Les conséquences d’une fistule peuvent être des douleurs, de la fièvre ou un abcès localisé. Le traitement peut être soit médical (drainage de la fistule radiologique) soit chirurgical nécessitant une nouvelle intervention.
- Infection pulmonaire (pneumopathie) : C’est une conséquence de cette chirurgie qui nécessite d’opérer à proximité du diaphragme (muscle respiratoire principal). Il peut aussi y avoir un peu d’eau dans la plèvre (épanchement) qui peut eele-même s’infecter. Il peut être nécessaire de faire des séances de kinésithérapie.
- Retard à la reprise du transit : l’estomac opéré, tout comme l’intestin, peut se paralyser les premiers jours. Cela se traduit par des vomissements et une difficulté à reprendre l’alimentation.
Risques généraux
- Infection : au niveau de la cicatrice ou plus profonde, pouvant nécessiter un traitement antibiotique.
- Hémorragie : pouvant nécessiter une transfusion et parfois une nouvelle intervention chirurgicale.
- Thrombose veineuse ou phlébite : il s’agit d’une veine qui se bouche et bloque la circulation du sang. Le plus souvent, il s’agit d’une veine des membres inférieurs. La thrombose veineuse se traite avec des anticoagulants.
- Fatigue : elle est due à l’anesthésie générale, à la perte de sang, aux difficultés nutritionnelles et à l’anxiété générée par l’intervention.
- Douleur : au niveau des cicatrices, traitée par des antalgiques.
Conséquences possibles de l’intervention à long terme
- Sténose de l’anastomose oesojéjunale : il s’agit d’un rétrécissement au niveau de la zone de suture entre l’œsophage et l’intestin grêle, se révélant par des blocages lors de l’alimentation. Le traitement est endoscopique par dilatation.
- Diarrhées : elles sont générées par la section des nerfs entourant l’estomac et traitées par médicaments anti diarrhéiques.
- Syndrome du petit estomac : après l’opération, même des repas peu copieux peuvent donner la sensation d’être vite rassasié. Le traitement repose sur le fractionnement de l’alimentation au cours de la journée.
Références : SFCD, FCVD, AFC, HAS, INCa (http://www.e-cancer.fr)